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Cette conférence examine une controverse où l’éthique de la recherche s’est heurtée au droit de la preuve : «L’Affaire Maillé». Née d’un recours collectif intenté au nom d’un groupe de citoyens contre un promoteur éolien, l’affaire s’est articulée autour d’un rapport d’expert visant à appuyer certaines allégations du recours. Deux éléments ont rendu ce rapport particulièrement controversé. Premièrement, il visait à appuyer l’allégation que le projet du promoteur avait engendré une « dégradation du tissu social ». Deuxièmement, le promoteur a obtenu une ordonnance judiciaire exigeant la divulgation des documents de recherche sous-jacents au rapport, lesquels comprenaient des entretiens menés dans le cadre d’une étude universitaire de la communauté affectée par ledit projet éolien. L’experte, une chercheuse universitaire, a soutenu que ces documents étaient protégés par les normes de confidentialité obligatoires en matière de recherche scientifique, et elle fut notamment appuyée par des centaines d’universitaires qui dénoncèrent l’ordonnance. Au-delà de l’opposition entre droit et science qui tend à dominer le débat public, cette affaire soulève des questions fondamentales sur la diffusion de la recherche. À travers une analyse des dynamiques argumentatives de l’affaire, cette conférence discute des enjeux qui sous-tendent les différends entre juristes et chercheurs, notamment la façon dont le droit conceptualise et réglemente la parole pour établir des faits.