Activités
Conférence
Maintenance des interfaces de plateformes numériques dans une langue minorisée. Le cas du sarde
Description
Cette présentation examine la gestion et la maintenance des interfaces de plateformes numériques en sarde, une langue minorée située aux marges du contexte européen. Les plateformes numériques et les infrastructures d’information médiatisent de plus en plus la présence et la reconnaissance linguistiques, mais pour des langues comme le sarde, le processus de localisation n’est ni systématique ni soutenu institutionnellement. Il repose plutôt sur l’initiative de minorités actives, de militants de terrain et d’informaticiens qui pratiquent une « localisation par le bas ». Grâce à leurs efforts, les interfaces sont traduites, adaptées et maintenues de manière à refléter à la fois les opportunités et les fragilités des infrastructures numériques. L’absence de normes linguistiques largement acceptées complique les pratiques de traduction et limite l’usage des outils automatiques. En analysant ces dynamiques, la présentation montre comment les infrastructures numériques reproduisent et transforment les conditions de marginalisation linguistique, tout en ouvrant de nouveaux espaces d’activisme et d’expérimentation.
À propos des intervenants
Sociologue et chercheur en STS, Alessandro Mongili est professeur de science, technologie et société à l’École des sciences humaines de l’Université de Padoue. Il a précédemment enseigné la sociologie et la sociologie des technologies à l’Université de Cagliari (Faculté de sciences politiques) et a été chercheur invité à l’Académie des sciences d’URSS à Moscou (1987-1988), à l’Université de Californie à San Diego (2004) et à Berkeley (2011), à la Santa Clara University (2007), à l’Université Stanford (2008) et à l’Université impériale de Tōkyō (2016). Il a obtenu son doctorat en sociologie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Ses premiers travaux ont porté sur la science soviétique (La chute de l’URSS et la recherche scientifique, 1998), puis sur les questions de technologie et d’informatique (Donne al computer, 2006; Tecnologia e società, 2007; Information Infrastructure(s), 2014) et sur les processus sociotechniques dans les régions périphériques (Topologie postcoloniali, 2015; Filosofia de logu, 2021). Il a été cofondateur et premier président de la Société italienne des études en science et technologie (STS Italia). Ses recherches portent sur la conception et le développement informatique, l’innovation dans les régions périphériques et les langues menacées.