Médiathèque
Un an de COVID-19. Premières constatations pour le Québec et le monde // disponible en ligne
Il y a maintenant un an que la plus vaste pandémie du xxie siècle a drastiquement perturbé nos vies et, pour beaucoup, notre rapport à la science. Les membres du CIRST ont décidé de faire un pas de côté et de poser un regard informé sur les derniers mois.
Puisque le colloque tenu en décembre 2020 sur des questions en rapport avec la COVID-19 est maintenant disponible en ligne, nous vous proposons un bref tour d’horizon des résultats préliminaires qui ont été présentés par nos membres et leurs collaboratrices, collaborateurs hors Québec.
Politique
La manière dont les décideurs sélectionnent l’information scientifique, l’expérience de pays voisins et l’indépendance relative des agences de santé publique sont les principaux facteurs pouvant expliquer la mise en place de politiques de santé publique différentes au Québec et en Suède. Alors que la situation sanitaire est semblable entre les deux pays, l’un a fermé ses écoles, l’autre non.
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Présentation avec PerOla Öberg et Eric Montpetit.
Publication: Lemor, Antoine, Louis-Robert Beaulieu-Guay, PerOla Öberg, et Eric Montpetit. n.d. « Listening to science in policy design: the contrasting cases of Quebec and Sweden during the early days of the Covid-19 pandemic .» In Handbook of policy design, par Guy Peters et Guillaume Fontaine. Edward Elgar Publishing.
Article de blogue
Données
Complexes et coûteuses à produire, les données, notamment celles produites en temps réel, sont devenues l’objet d’un féroce appétit de la part de la population québécoise. Cependant, le Québec et ses équipes de recherche (comme l’Institut national de la santé publique, INSPQ) subissent le contrecoup d’une juridiction fédérale coexistant avec un champ de compétences provincial : la santé. Même si elle a mieux caractérisé les effets de la crise sur l’économie du pays, Santé Canada se retrouve plus éloignée du terrain que, par exemple, son confrère français : l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Santé Canada est en effet moins proactive et la diffusion des données de l’INSEE, même imparfaite, a été faite dans l’objectif d’être exploitable à l’échelle nationale. Pour le Québec, l’un des effets délétères du double système de santé publique est une variation dans les données (c.-à-d. qu’il n’y a pas de standardisation permettant la comparaison facile entre provinces) et un léger retard quant à d’autres nations sur l’exploitation des données.
Toutefois, contrairement à la France, le Québec n’a pas connu de grande remise en cause de la fiabilité des chiffres publiés, même si certaines initiatives citoyennes de compilation de données ont vu le jour pour pallier une certaine lenteur dans leur publication.
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Présentation avec Fabrice Cahen, Émilien Ruiz, Catherine Lavalin et Jean-Guy Prévost.
Publication
Médias
Difficile d’y échapper : les chercheurs ont observé une augmentation de la place de la science dans les médias, mais tout de même moins grande qu’attendu … En effet, une tendance à la hausse est constatée depuis 2017. En raison de la grande utilisation de la science par les décideurs, son fonctionnement (et indirectement celui de la recherche) était plus visible dans l’espace médiatique. Cependant, les publications scientifiques les plus virales ne sont pas nécessairement les plus pertinentes quant à la pandémie.
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Présentation avec François Claveau, Jean-Hugues Roy et Olivier Santerre
Publication
Expertise
Plusieurs enjeux d’intérêt public de même que de nombreux services à la population sont au cœur des dossiers portés par les ordres professionnels depuis 2020. À l’heure de la vaccination de masse, ces régulations de l’expertise professionnelle seront suivies de près, notamment en les comparant avec la réalité de la Colombie-Britannique. Les résultats préliminaires de cette comparaison montrent que l’approbation de certaines revendications directement reliées à la pratique des professionnel·les semble avoir été accélérée, trouvant pour cette vélocité une justification dans l’urgence sanitaire. Par exemple, la possibilité pour les sages-femmes québécoises, depuis mai 2020, de signer un retrait préventif aux personnes enceintes fait partie des nouveaux actes acceptés en vitesse au printemps dernier. Certains actes et gestes réservés auparavant à certaines professions sont maintenant élargis à celles aux champs de compétences connexes. D’autres changements sont plus procéduraux, par exemple la signature de documents notariés à distance, acceptée dès la mi-mars. Enfin, la possibilité pour certaines professions paramédicales, comme les optométristes, de réaliser les tests de dépistage de la COVID-19 est reçue comme une reconnaissance de leur expertise en anatomie.
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Présentation avec Julien Prud’homme, Jean-Luc Bédard et Tracey Adams.
Recherche scientifique
La diffusion de la science change. La tendance à publier en libre accès, déjà à la hausse dans les dernières années, s’est confortée en 2020 et est davantage synonyme de qualité. Des résistances existent toutefois chez les éditeurs commerciaux, ce qui ralentit cette ouverture. De plus, les processus de publication ont été ajustés pour être plus rapides et ainsi répondre plus adéquatement à l’urgence de la situation. De manière surprenante, des critiques publiques (c.-à-d. sur les réseaux sociaux) de prépublications se sont avérées de précieux atouts pour l’évaluation et le suivi de la recherche contre le virus. Enfin, rendre plus accessibles à l’échelle nationale les retombées des recherches payées par des fonds publics est devenue une priorité pour plusieurs pays.
Même si la recherche est fructueuse, le contexte de confinement et les restrictions sanitaires ont malheureusement accentué les inégalités de genre dans le milieu de la recherche. Les personnes qui s’identifient comme femmes ont moins publié, et ce, dès le mois de mars 2020. Le retard accumulé paraît difficile à rattraper, surtout pour celles en début de carrière.
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Présentation avec Vincent Larivière et Cassidy R. Sugimoto.
Publication
Globalement, il ressort du tour de table final que le suivi à long terme des données permettra de déterminer si l’impact de la COVID-19 sur la science et la technologie aura perduré au-delà de la crise.
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Présentation
Autres mentions et ressources du CIRST