Activités

Séminaire-midi
Regard fonctionnaliste sur le rôle épistémologique potentiel des valeurs humaines en science
Description
La présence inévitable des valeurs humaines parmi les facteurs qui influencent la recherche scientifique a longtemps été perçue comme une menace envers la neutralité de la science. Depuis 1990 cependant, des philosophes étudient l’alternative voulant qu’elle puisse contribuer positivement aux avancées scientifiques. Pour ce faire, plusieurs stratégies visant à déterminer les conditions de légitimité que devrait respecter toute interaction entre la science et les valeurs furent déployées. Notre présentation s’intéressera à l’une d’elles, dite « fonctionnaliste » (Holman & Wilholt, 2022). Cette stratégie reconnaît divers rôles que peuvent endosser les valeurs en science, mais limite leurs interventions aux situations marquées par les risques ou par les incertitudes. En comparaison, nous explorerons la possibilité d’octroyer aux valeurs humaines des fonctions servant directement les objectifs épistémologiques de l’enquête scientifique et consistant à guider les chercheurs vers des hypothèses et des interprétations justifiables, bien que concurrentes à celles déjà mises en place. Simultanément, nous fournirons un aperçu de la légitimité de ce fonctionnalisme « direct » à l’aide de la théorie de la valorisation d’Elizabeth Anderson (1993) qui prône un encadrement intersubjectif des actions opérées à partir, et en direction, de nos valeurs.
À propos des intervenants
Jean-Philippe Thomas est candidat au doctorat en philosophie à l’Université de Montréal et travaille sous la supervision de Molly Kao. Ses intérêts de recherche portent principalement sur la formation et la révision des connaissances scientifiques ainsi que sur l’attitude pragmatique des experts en temps de crise.